Plongée-Magazine - février/mars 2003
Les Normands adoptent le Trimix
Week-end du 11 novembre 2002 : départ de la Route du Rhum et début de la formation Trimix Normandie.
Autre plongée, par 40 m dans le noir, en dérive sous une balise. Un instructeur tient le bout et éclaire la scène. Deux autres effectuent leurs exercices de bouteilles relais, stabilisés entre deux eaux, en dérive relative par rapport à la balise. Aucun bloc de perdu ... ouf !
Dans un tel environnement, pas de blabla, seul ce qui est simple, efficace, et éprouvé résiste. Ici, c'est la mer qui commande. Tout suréquipement a toutes les chances de noyer le plongeur avant même de lui apporter une sécurité supplémentaire. Bravo à Thierry Noël, le sympathique instructeur responsable du Centre Fédéral de Tourlaville qui organisait la formation. Le centre, déjà équipé Nitrox, utilise un mélan­geur pour gonfler par la méthode des flux continus. Le remplissage des blocs Trimix fut donc une opération facile et rapide. L'hélium est un jeu d'enfant pour qui maî­trise le Nitrox.
Cette formation fédérale, organisée avec l'aide de TDI, fut un succès et il y a fort à parier que le Centre de Tourlaville proposera rapidement de belles plongées Trimix aux plongeurs certifiés sur les nombreuses épaves de la région... par beau temps. Car il fait souvent beau et sec à Cherbourg. La presqu'île du Cotentin, par son avancée constitue un micro climat différent du reste de la Normandie. Ces conditions ne furent malheureusement pas les nôtres. Bilan de l'opération : dix instructeurs à l'arrivée contre trois catamarans sur dix-huit pour la Route du Rhum. Étanches les Normands !
Didier Lefèvre
P ar force 8, sous des passages de grains, avec une visibilité comprise entre 1,5 et 2 m et dans une mer formée, le collège des instructeurs normands au complet se jette à l'eau. Dès la première plongée, par 55 m, en dérive dans le noir total, l'intérêt du Trimix light est perçu et compris. Le lendemain, plongée sur le Léopoldville, une épave mythique coulée par 60 m, à 5 milles au Nord de la rade de Cherbourg. Dix fois le volume du Donator, de quoi imposer le respect, non ? Exercice de fil d'Ariane. Christian Mahieu, fixe le fil, puis se laisse descendre sur ce que nous supposons être le pont, le navire étant couché sur le flanc tribord. Par deux mètres de visibilité, nous suivons les tôles. Après quelques minutes, une paroi nous fait face ! Nous remontons et sommes bloqués de nouveau : cul de sac ! Nous avons pénétré dans les cales du monstre par une faille dans le flanc du navire, sans en
prendre conscience, faute de visibilité. Dans ces moments, on chérit son fil, le fil de la vie, le fil de la sortie, dont on espère qu'il n'est pas coupé. L'objectif de la plongée était l'orientation, pas la pénétration ; les techniques ne sont pas les mêmes...
C'est tout... simple!
Confidence d'Alain Barbier, l'un des encadrants : "Ici, les préparations Niveau 4 et MF 2 se déroulent toujours de cette façon ; l'important est de ne pas toucher le fond, sinon on perd le groupe qui continue à dériver à la vitesse du courant...". Simple... à condition de maîtriser les techniques et de posséder une certaine expérience.